PARIS L'ENNUI
J'ai quitté mon village un tiède soir d'automne
Dans l'or du crépuscule j'ai laissé ma maison
Il me fallait savoir comment vivaient les hommes
Dans la ville-mystère, dans la cité-béton.
Je garde sous mes pieds un peu de notre terre
Je garde sur ma peau les cristaux de la mer
Je garde en mes cheveux le parfum de la lande
Et je garde en ma tête mille et une légendes.
REFRAIN :
Paris la pluie, Paris la nuit,
Paris la pluie, Paris l'ennui
Pour la nuit qui descend, la ville s'est maquillée
Dans le miroir mouillé des trottoirs aguicheurs
Racolant les badauds de ses néons glacés
qui viennent brûler leur coeur en ses soleils menteurs.
Et les chauves-souris, vers les grandes vitrines
De leur bonheur factice, se cognent et se bousculent
Les bouches du métro aux relents de latrines
Vomissent dans des spasmes un peuple somnanbule
REFRAIN
La rue de l'arrivée, port de désespérance,
Où stagnent dans la bière des épaves échouées,
Braillent pour se rassurer, les copains en partance
qui attendent un train depuis des années.
Je reviens au village en ce beau soir d'automne
Dans l'or du crépuscule revoici ma maison
Et je sais désormais comment meurent les hommes
Dans les villes misère, dans les cités-prisons